Ses patients font le buzz sur les réseaux sociaux : rencontre avec

Rayya est une véto australienne qui partage sa passion pour les animaux et la médecine vétérinaire à travers son blog et les réseaux sociaux. Avec 150 000 fans sur Facebook, ses anecdotes, ses conseils et les incroyables photos de ses patients font aujourd’hui le tour du monde.

Rayya, comment t’es venue l’idée de créer ce blog ?
En fait, c’est mon mari… Chaque soir en rentrant de la clinique, je ne pouvais pas m’empêcher de lui raconter mes journées dans le moindre détail. Quels animaux j’ai soigné, pour quelles maladies, en utilisant tel ou tel traitement… A force de m’écouter, il m’a finalement conseillé de partager toutes ces histoires avec d’autres passionnés d’animaux, et créer un blog était le meilleur moyen pour ça.

Peux-tu nous résumer ton parcours ?
J’avais 18 ans lors de mon premier contact avec le monde vétérinaire, lors d’un stage dans une clinique au Liban. J’ai tout de suite adoré ça et je suis partie juste après en Australie pour y faire mes études vétérinaire. Pendant mes deux dernières années à la Murdoch University (Australie de l’Ouest), j’ai travaillé comme infirmière vétérinaire de nuit dans un hôpital. J’y ai appris énormément de choses. J’ai ensuite commencé à exercer une pratique mixte, la moitié de mon temps avec des animaux d’élevage, l’autre moitié avec des animaux de compagnie. Deux ans plus tard, j’ai déménagé dans l’état du Victoria où je travaille désormais pour le Vets All Natural Animal Health Centre.
Au fil du temps, j’ai découvert un domaine qui m’attire particulièrement : la médecine du comportement. J’aime beaucoup me sentir connectée avec mes patients, les comprendre malgré leurs différences et sans préjugé. Etant donné que la première cause d’abandon d’animaux de compagnie vient d’un problème comportemental (agressivité, fugues, marquage urinaire…), j’aimerais pouvoir m’impliquer encore plus dans le renforcement du lien « homme-animal » afin de réduire ce nombre effrayant d’abandons.

Enfant, tu rêvais déjà d’être vétérinaire ?
Je suis passionnée depuis que je suis toute petite. Je n’ai jamais supporté de voir souffrir un animal et j’ai toujours voulu les défendre. Mon grand-père possédait une ferme et j’ai grandi entourée d’animaux très différents que j’ai petit à petit appris à manipuler. J’adorais passer du temps avec ses chèvres, ses moutons et ses poules…

Mais je me souviens du jour où j’ai vraiment décidé de devenir vétérinaire. J’avais 12 ans lorsque mon chat est décédé dans mes bras après avoir beaucoup souffert. C’est alors devenu une vocation…

Tu es vétérinaire généraliste et tu t’occupes de tout un tas d’espèces différentes. Tu as un chouchou ?
C’est très enrichissant de pouvoir prendre soin de différentes espèces et je n’ai pas une vraie préférence pour tel ou tel animal. Au contraire, j’adore ne pas savoir quel type de patient a rendez-vous avec moi dans la salle d’attente !

Comment se déroule une journée typique avec toi à la clinique ?
C’est très variable et tout ça dépend de mon agenda. La plupart du temps j’ai des consultations « petits animaux » le matin et « grands animaux » l’après midi. A cela s’ajoutent les chirurgies, les urgences et les gardes de nuit certains jours. Ici en Australie, les vétérinaires peuvent être confrontés à tout un tas de situations différentes. Ca va du chien mordu par un serpent venimeux aux accidents de voiture en passant par un cheval qui souffre de coliques, une vache couchée qui ne peut plus se relever. Et il y a toute la faune sauvage, il m’arrive d’être appelée pour soigner des kangourous blessés.
En fait, ma journée typique est très souvent atypique !

Quelle est la partie que tu préfères dans ton travail ?
Mes patients ! Ca fait tellement chaud au cœur d’établir un lien entre l’animal, son maître et moi. C’est génial de voir certains chiens sauter sur ma table de consultation tellement ils sont excités de me voir. Ou alors c’est pour la boite de friandise au goût « foie » cachée juste derrière moi… ?
C’est très gratifiant également de réussir à tirer d’affaire un animal dans un état critique. J’ai passé de nombreuses nuits de garde à faire tout mon possible pour y arriver, parfois même à mes frais. Je ne pourrais pas faire autrement, je suis probablement trop sensible mais je pleure la perte de chaque animal comme si c’était mon propre animal de compagnie.

Tu as 150000 fans sur Facebook et certaines de tes videos sur Youtube ont été vues plus de 500000 fois! Tu t’attendais à un tel succès?
Je savais que les amoureux des animaux étaient nombreux dans le monde, mais pas à ce point là !

Il y a des milliers de photos sur ton blog et tu as vraiment du talent pour faire poser les animaux. Tu photographies chacun de tes patients ?
Ils sont si beaux, je les prends quasiment tous en photo ! Et leurs maîtres sont vraiment gentils et jouent le jeu. Sans eux je n’aurais jamais pu développer ma passion pour la photo. Mais pour être honnête, il y a des milliers de mauvaises photos ratées que vous ne verrez jamais !
Mes collègues se moquent de moi en disant que j’ai une relation très profonde avec mon appareil photo et que j’ai l’air perdue si je ne l’ai pas sur moi…

Et les propriétaires d’animaux, que pensent-ils de ce blog ?
Ils sont très encourageants. Même si j’écris moins d’articles ces derniers temps, j’ai tout de même une moyenne de 300 visiteurs par jour sur le blog. Je reçois beaucoup de remerciements de la part des maîtres pour les infos et conseils que je donne à travers le blog. Ca me touche beaucoup de réussir à faire passer un message et de sentir qu’ils me font confiance pour prendre soin de leurs animaux.

En 2012, tu as été récompensée pour ta dévotion pour le bien-être animal par le IFAW (International Fund for Animal Welfare). Qu’est-ce que ça représente pour toi ?
J’ai été très surprise et je n’attendais aucune récompense ! Etre reconnue dans ce qu’on fait en exerçant sa passion, c’est juste incroyable. D’autant plus que j’ai reçu cet award en même temps que Bob Irwin, (le père du célèbre chasseur de crocodile Steve Irwin décédé en 2006) récompensé pour son travail réalisé pour la protection de la faune sauvage australienne.

Comment vois-tu l’avenir ?
Je tiens à continuer sur ma lancée et à promouvoir le bien-être animal via les réseaux sociaux. J’ai encore des tonnes d’idées et je vais me chercher un peu de temps libre pour essayer de les mettre en place.
Dans quelques mois, je vais aussi ouvrir un nouveau chapitre de ma vie et devenir maman. J’avoue que j’espère secrètement que mon congé de maternité me permettra d’écrire plus fréquemment sur mon blog…
Et j’ai tellement hâte de pouvoir présenter mon bébé à ses cousins à plumes et à poils !

Retrouvez Rayya sur son blog : www.rayyathevet.com et sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter!