De passage au Maroc au mois de décembre, je n’imaginais pas tomber nez à nez (nez à bec ?) avec des cigognes, que je croyais débordées par la livraison de bébés en Alsace. Mais à l’approche de l’hiver en Europe, cet oiseau migrateur est capable de parcourir 300 à 400 km par jour vers le sud, en s’aidant des courants ascendants pour planer sur de longues distances…
Ces forces thermiques ne se formant qu’au dessus de la terre ferme et pour éviter la noyade, elles cherchent à franchir la Mer Méditerranée en ses points les plus étroits. Certaines d’entre elles empruntent le détroit de Gibraltar puis traversent une partie du Maroc, le cap vers la Mauritanie et le Sénégal. En quête de nourriture et de chaleur, on les comprends! Ceci dit, de plus en plus de cigognes ont une fâcheuse tendance à ne pas aller au bout de leur migration.
Simple fainéantise? Du haut de leur 1,80 m d’envergure, elles s’installent là où elles trouvent à manger, sans aller plus loin ni faire le voyage retour vers leur pays d’origine au printemps. On peut difficilement leur en vouloir, la raison de cette paresse provenant en fait de la population humaine. Les cigognes profitent de dépotoirs à ciel ouvert, source infinie de nourriture, qu’elles trouvent dans les grandes villes comme Marrakech.
Ce phénomène n’est pas sans conséquences et inquiète les scientifiques pour qui la migration des oiseaux est un excellent indicateur des évolutions climatiques. D’autre part, la population de cigognes risque de diminuer avec cette sédentarisation sous le soleil ; en Afrique toute l’année, elles doivent affronter la sécheresse… mais aussi le braconnage! Au Maroc, une croyance affirme que la consommation de viande de cigogne pourrait guérir du diabète. Heureusement, la chasse au lance-pierre provoquée par cette légende a rapidement été contrôlée en sensibilisant les populations qui ont appris à respecter cet oiseau légendaire, symbole de la fécondité.
Aussi incroyable que cela ne puisse paraître, même si certaines cigognes se sédentarisent, elles parviennent tout de même à transmettre l’instinct de migration à leurs petits. Soyons rassurés, les cigogneaux effectueront donc leur migration au moment venu et finiront bien un jour par ramener des bébés humains dans les maisons alsaciennes… Quoi ?! Ca aussi c’est une légende ?!
Où voir ces fameuses cigognes à Marrakech?
Depuis les rooftops des bars/restos de la Place des Ferblantiers ou, encore mieux, en visitant la terrasse du Palais El Badi quelques mètres plus loin. Hormis les cigognes, la vue sur la ville est intéressante et le « Palais de l’Incomparable » est un des sites de la Ville Rouge à ne pas manquer. Et si vous ne voulez voir ni Palais ni cigogne, il y a aussi des chats à Marrakech, beaucoup de chats!
Parfaire son éducation, satisfaire sa curiosité grâce à Vetcaetera. Le monde animal comme guide touristique. Bravo et merci!
« Le monde animal comme guide touristique », j’aime et je retiens cette remarque! ;-))