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Hong Kong est de loin la ville la plus riche de Chine, un des principaux centre financiers de la planète dont la densité urbaine peut rapidement donner le vertige. Ce qui laisse forcément peu de place pour les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Et pourtant, en cherchant un peu, la Perle de l’Orient pourrait surprendre ceux qui comme moi, cherchent à croiser des animaux où qu’ils aillent! Laissez moi vous guider vers le seul endroit de la ville où le chant des oiseaux domine toutes les autres activités et devient la principale source d’intérêt…

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Pour atteindre le marché des oiseaux de Mong Kok, le moyen le plus intéressant est de traverser le Port Victoria sur l’un des modestes « Star Ferries » faisant la liaison entre l’île de Hong Kong et la péninsule de Kowloon, et ce depuis 1888. En transportant plus de 25 millions de personnes chaque année, ces bateaux vous offrent une traversée inoubliable de la baie pour moins d’un euro. Arrangez-vous pour rentrer de nuit, le spectacle est tout aussi saisissant.

En débarquant sur Kowloon et avant de remonter la Nathan Rd vers le quartier de Mong Kok, faites un petit détour jusqu’à « The Avenue of Stars », sorte de Walk of Fame du cinéma hongkongais. Les Chinois de passage ne manqueront pas de se prendre en photo devant la statue de Bruce Lee. Du selfie le plus sobre au portrait plus ambitieux (voyez plus bas), hommage doit être rendu au maître des arts martiaux ayant ouvert la voie à Jackie Chan, Chuck Norris et Jean-Claude Van Damme (dont un buste bien taillé sur la Grand Place de Bruxelles aurait, au moins, autant de succès).

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N’y perdez pas trop de temps, en route vers Mong Kok, quelques stations de métro plus loin. Attention, le quartier est réputé pour être le plus densément peuplé au monde. Jusqu’à 200000 habitants au km2

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En sortant de la station de métro, frayez-vous un chemin au milieu des boutiques et des ruelles bondées jusqu’à Yuen Po Street, vers la fin du marché au fleurs. Les chants d’oiseaux devraient finir de vous orienter.

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Ici, humains et oiseaux vivent leurs journées en face à face, facilitant des interactions assez étonnantes. Si nous utilisons généralement le terme d’oiseaux « d’ornement », les Chinois parlent d’oiseaux « pour le plaisir de voir » et peuvent passer des heures à les observer dans leurs cages. Les ornithophiles ici présents disent être surtout intéressés par leurs chants et non par leurs couleurs. Chaque oiseau à son chant, c’est le reflet de sa vitalité et de son caractère.

L’espèce importe peu, du moment qu’il chante bien.

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La plupart des clients du marché sont des retraités. Certains d’entre eux apportent leur propre oiseau domestique dans une cage de transport afin de les stimuler en les mettant en contact avec les autres oiseaux. Moi qui conçoit difficilement l’idée qu’un animal puisse être épanoui en cage, j’essaye de comprendre leur point de vue. Ces passionnés, vivant eux même dans des appartements minuscules, ne considèrent pas la cage comme un emprisonnement. Certaines cages sont très hautes, pour les oiseaux faisant des mouvements verticaux. D’autres sont plus encaissées, aménagées comme des petits palais, autour d’un abreuvoir en porcelaine. Elles sont, selon eux, bien adaptées aux oiseaux qui passent plus de temps à chanter qu’à vouloir voler.

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Ce marché est donc un lieu étrange où les oiseaux sont considérés comme des êtres vivants, mais aussi évalués comme des marchandises. Ils sont vendus ou échangés après des discussions sans fin.

A l’entrée du marché, un homme âgé est installé avec deux cages. Il parle de ses oiseaux aux passants et dit posséder des chats, des chiens, des poissons et des tortues en plus de ses oiseaux. Dans son appartement de 30 m2.

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Les oiseaux, c’est comme la musique, quand on ne connaît pas, on trouve ça bruyant.

C’est réellement l’intensité des chants qui prime. C’est pourquoi le Mainate est sur le marché chinois l’oiseau qui retient le plus d’attention. Sa capacité à parler nous encourage à l’anthropomorphisme, ce qui confère aux vendeurs de Mainates un statut particulièrement respecté.

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On vend bien des fleurs dans la rue d’à côté, pourquoi pas des oiseaux ?

Au milieu des échoppes desquelles les cages en bois débordent, on trouve des éleveurs de criquets. Ces insectes, entassés dans des petits sacs, sont vendus aux propriétaires d’oiseaux. Lorsqu’un volatile tombe malade, nous utilisons rarement des médicaments. On essaye avant tout d’adapter leur alimentation en donnant des morceaux de pommes, de bananes, ou des criquets!

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Les Chinois élèvent des oiseaux depuis 2000 ans et apportent ainsi un peu de nature au sein de leur habitation. Cette activité est pourtant en déclin. Prendre soin d’oiseaux était un privilège réservé aux aristocrates de la Chine ancienne, qui n’avaient pas besoin de travailler. Aujourd’hui, seuls les retraités ont la possibilité de leur consacrer suffisamment de temps. D’autant plus que depuis les épisodes de grippe aviaire, les lois relatives à l’importation d’oiseaux ont changé et rendent les choses plus compliquées.

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N’avez-vous jamais eu envie de libérer vos oiseaux?

Ils ont besoin de moi comme d’une mère et ne pourraient jamais survivre à l’extérieur. Ils sont nés en captivité, les relâcher dans la nature, ce serait les condamner. Ils ne connaissent d’ailleurs aucun oiseau sauvage et ne se mélangent pas avec eux. 

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Pour se créer un peu d’espace, les passionnés d’oiseaux viennent prendre l’air, afin de sortir de leur propre cage. Un vrai lieu de socialisation, un havre de paix en pleine ville et au contact du chant des oiseaux.

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Si comme moi vous préférez malgré tout voir les oiseaux voler, faites un tour par le Hong Kong Park et sa Edward Youde Aviary, une volière de 3000 m2 en plein centre de l’île de Hong Kong. Les oiseaux se laissent approcher, mais restent libres de s’en aller (un peu) plus loin si vous les dérangez… Et puis si les oiseaux exotiques n’éveillent en vous rien de plus qu’un pigeon qui roucoule, essayez toujours le « Goldfish Market », mais la aussi les poissons ont tendance à s’entasser les uns sur les autres.

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Pour échapper à la ville et à la foule, un ami expatrié à Hong Kong m’a conseillé un endroit magique et peu connu des touristes. « C’est pas loin, tu verras, c’est juste derrière la colline de la ville ». Comptez tout de même 2h30 de transport : une ligne de métro jusqu’au terminus, un premier bus jusqu’à son terminus, un deuxième jusqu’au terminus du village de Sai Kung et enfin un taxi jusqu’au bout d’une route de montagne à travers le Sai Kung East Country Park. Ajoutez une petite heure de marche dans un cadre somptueux pour arriver enfin sur la plage de Sai Wan Tsuen, surtout fréquentée par des vaches et des chiens, totalement libres cette fois…

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Alors, plutôt volière, aquarium ou vie de chien sur la plage? Rejoignez Vetcaetera sur facebook 😉

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3 commentaires sur « Les oiseaux en cage du marché de Hong Kong… »

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